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Soufflet dresse un premier bilan de moisson plutôt satisfaisant

Au 22 juillet, seulement 20 % de la récolte de blé avait été effectuée sur le territoire de Soufflet agriculture. « Les rendements sont moyens à bons. Il y a une petite déception, on s’attendait en juin à une très belle récolte mais la pluie a fait quelques dégâts », signale François Berson, directeur collecte de Soufflet agriculture. © Jean-Michel Nossant

En cette fin du mois de juillet, marqué par des pluies exceptionnelles ayant impacté fortement les chantiers de récolte, le groupe Soufflet a dressé un premier bilan de moisson avec des niveaux de rendements et de qualité globalement satisfaisants. En parallèle, la tendance actuelle des marchés devrait bénéficier aux exportations françaises de céréales.

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« Cette moisson 2021 restera gravée dans les annales par cette interruption due à la pluie la semaine du 12 juillet qui a bloqué la moisson partout en France alors qu’on était très bien partis, a commencé François Berson, directeur collecte de Soufflet agriculture, dans une vidéo tournée le 22 juillet dernier. Nous sortons actuellement de trois jours énormes avec 150 000 t par jour, ça n’était jamais arrivé. »

Dans cette vidéo, faisant office de bilan intermédiaire de la moisson, François Berson a annoncé la suppression des frais de séchage pour les orges jusqu’à 16,5 % d’humidité, jusqu’à 17 % pour le blé et enfin jusqu’à 18 % pour le blé dur.

Une bonne moisson en orges

Il a également fait un point culture par culture. Deux tiers des orges d’hiver ont été collectés avant les pluies. La qualité est globalement au rendez-vous, avec des calibrages moyens de 85 %, un taux de protéines de 10,4 % en moyenne avec toutefois, pour 20 % de la collecte, des extrêmes aussi bien supérieurs à 11,5 % qu’inférieurs à 9,5 % ». « Après les pluies nous avons dû isoler le tiers restant parce que nous avions des craintes importantes sur la germination mais elles se sont dissipées rapidement avec peu de parcelles vraiment germées. On va ainsi pouvoir sauver 95 % de ces orges », signale François Berson.

En colza, 70 % de la récolte a été faite au 22 juillet. « Les rendements sont bons à très bons sur la façade atlantique avec 45 à 50 q/ha voire plus. Pour nos autres régions commerciales, les rendements sont dans la moyenne, avec globalement 35 à 38 q/ha, mais il y a des écarts importants entre parcelles. »

Blé : la pluie a fait des dégâts

Au 22 juillet, seulement 20 % de la récolte de blé avait été effectuée. « Les rendements sont moyens à bons. Il y a une petite déception, on s’attendait en juin à une très belle récolte mais la pluie a fait quelques dégâts », signale François Berson. 5 à 8 % des parcelles ont en effet été versées. Les critères qualitatifs sont très variables, satisfaisants sans être exceptionnels : en moyenne, un PS de 76,8 kg/hl, un taux de protéines autour de 11,6 % et un temps de chute de Hagberg compris entre 230 et 240 s.

Signaux au vert pour l’export

Dans une autre communication vidéo du 28 juillet, Jean-François Lépy, directeur général de Soufflet négoce, est également revenu sur les tendances actuelles du marché des céréales.

« Le contexte dans lequel nous évoluons aujourd’hui est particulièrement riche et intéressant. Pendant l’année qui vient de s’écouler, nous avons vécu une séquence de prix et de volatilité que nous n’avions pas vue depuis presque dix ans, retrace-t-il. Il faut remonter à la campagne 2012-2013 pour retrouver les niveaux de prix que nous avons connus cette année avec quasiment un pic de Matif à 270 €/t. »

Cela s’explique par une bascule des équilibres entre l’offre et la demande, avec d’un côté des récoltes 2020-2021 assez décevantes, notamment en Europe de l’Ouest, et de l’autre côté l’émergence d’une demande inédite, notamment celle de la Chine avec des achats de céréales très importants sur les marchés internationaux. La Chine s’est en effet éloignée de son partenaire australien ce qui a bénéficié aux orges françaises.

Des points de vigilance à surveiller

Si la tendance actuelle semble profiter aux exportations françaises de céréales, des facteurs de vigilance sont toutefois à surveiller les semaines à venir. « La météo actuelle va devenir problématique, pour ne pas dire inquiétante, si elle devait perdurer », alerte Jean-François Lépy qui pointe un impact de la pluie sur la qualité des céréales, que ce soit pour les orges brassicoles ou les blés meuniers. « Un autre facteur également qui sera important, c’est le fret, ajoute-t-il. On est à des niveaux de fret maritime qu’on n’avait pas connu depuis presque 2008. »

La récolte de maïs aux États-Unis est également à surveiller. Si elle est importante, elle permettrait en effet de rééquilibrer le bilan mondial et de retrouver un apaisement au niveau des prix. Enfin, les importants programmes d’achats internationaux chinois pourraient également changer la donner. « Si ceux-ci continuent, les conditions seraient réunies pour retrouver des marchés très volatils. Si en revanche la Chine se retire pendant plusieurs mois, on assisterait a contrario à une accalmie et à une détente marquée des cours », explique le groupe Soufflet.

Lucie Petit

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